La Fédération française de Judo et Disciplines Associées gère le judo en France. La « FF judo-jiu-jitsu » fut fondée en 1942 en tant que section de la Fédération française de lutte. Elle devient autonome en 1946 et compte environ 559 457 licenciés en 20111.
Le ju-jitsu fait l'objet d'un article dans La Revue des Deux Mondes en 1895. Une première école est créée en 1905 par Edmond Desbonnet.
En 1933, Jigoro Kano tient sa première conférence sur le judo en France. Maître Mikinosuke Kawaishi, qui avait déjà officié en Angleterre, débute son enseignement en France en 1935. Ce dernier créé le « Jiu-Jitsu-Club de France » le 25 octobre 1937, rebaptisé « Judo-Club de France » à la fin des années 1940. Alors qu'au Japon seulement deux ceintures de couleurs sont en usage (blanche et marron), Maître Kawaishi importe et adapte l'innovation britannique des ceintures de couleurs que nous connaissons aujourd'hui. Kawaishi propose un enseignement particulier du judo que l'on nomme méthode Kawaishi. Les premiers championnats de France se tiennent en 1943.
La Fédération française de judo est fondée le 5 décembre 1946. Le nombre de pratiquants passe d'une cinquantaine en 1936 à plus de 20 000 en 1956. Quasi-exclusivement parisien avant la Seconde Guerre mondiale, le judo s'implante en province après la guerre. En 1948, près des trois quarts des licenciés de judo sont originaires d'Île-de-France, et Paris rassemble à elle seule plus de la moitié des licenciés. Quatre clubs de province comptent plus de 150 membres : Judo Club de Provence (Marseille), le Jiu-Jitsu Club de Bordeaux, l'AS Police de Toulouse et l'École militaire d'escrime et des sports de combats d'Antibes.
Les années 1950 sont marquées par deux crises. La première est liée à la méthode. Les deux principaux rivaux sont la méthode Kodokan et la méthode Kawaishi. La fédération pratique essentiellement la méthode Kawaishi. Un club de Toulouse propose à l'extrême fin des années 1940 de passer à la méthode Kodokan et se détache de la fédération. Les Toulousains font appel aux maîtres japonais et l'un d'eux se déplace en France dès novembre 1951. Des clubs parisiens décident alors de couper leurs liens avec la fédération et forment le 8 octobre 1954 l'Union fédérale des amateurs de judo kodokan. En avril 1956, l'Union est intégrée à la fédération ; La méthode kodokan représente alors 12 % des licenciés pour 18 % des clubs.
La seconde crise des années 1950 est liée à la séparation du collège national des ceintures noires (créé en 1948) de la fédération. La situation perdure pendant 15 ans (1957-1971). La fédération avait tenté d'intervenir dans les règles d'obtention de la ceinture noire en la limitant à une simple épreuve de compétition. Un arrêté ministériel met fin au conflit.
En 1955, un diplôme d'État de professeur de judo est créé.
Le tableau qui suit liste2 les premières ceintures noires décernée par Maitre Kawaishi avant 1943 en France.
# | Judoka | Date | Ordre retenu par le Collège des Ceintures Noires |
Grade actuel |
---|---|---|---|---|
1 | Moshe Feldenkrais | - | ? | |
2 | Maurice Cottereau | 1 | ? | |
3 | Jean de Herdt | 1 bis | 6e dan ? | |
4 | Henri Birnbaum | 51 | ? | |
5 | Paul Bonet-Maury | 2 | 6e dan ? | |
6 | Robert Sauvenière | 49 | ? | |
7 | Charles Malaisé | 3 | ? | |
8 | Jean Andrivet | 4 | ? | |
9 | Roger Piquemal | 5 | ? | |
10 | Jacques Laglaine | 6 | 8e dan ? | |
11 | Guy Pelletier | 7 | 9e dan ? | |
12 | Jean Beaujean | 8 | ? |
Moshe Feldenkrais n'a jamais figuré sur la liste établit par le Collège des Ceintures Noires car il était de nationalité britannique, il s'est toujours considéré comme ceinture noire française car il a pratiqué en France et a été nommé Ceinture Noire par Maitre Kawaishi à Paris.
Lors de l'établissement de la première liste par le Collège des Ceintures Noires, Jean de Herdt y fut inscrit en tant que "numéro 1", ils s’aperçurent alors que Maurice Cottereau avait été oublié. Après correction, il prit le numéro 1 et Jean de Herdt, le "numéro 1 bis".
Certains judokas ont été nommés Ceinture Noire avant la rédaction des cartes Collège des Ceintures Noires, ainsi Henri Birnbaum et Robert Sauvenière ont un numéro qui ne correspond pas à leur ordre chronologique.
Jean de Herdt est aussi le premier français à obtenir le 2e dan ainsi que le 3e dan.
Le judo est devenu un sport olympique pour les hommes en 1964 lors des Jeux olympiques de Tokyo. Seuls les hommes disputaient alors les épreuves dans 4 catégories différentes. Dès les Jeux olympiques de 1972 à Munich, la France obtient ses trois premières médailles, en bronze pour Jean-Jacques Mounier, Jean-Paul Coche et Jean-Claude Brondani. Huit ans plus tard à Moscou, Thierry Rey devient le premier champion olympique français de l'histoire suivi quelques jours plus tard par Angelo Parisi dans les poids lourds. Il faut attendre les Jeux olympiques de 1992 à Barcelone pour que le judo féminin n'apparaisse au programme de la compétition. Les Françaises Catherine Fleury et Cécile Nowak y décrochent la médaille d'or dans leurs catégories respectives. En 2000 à Sydney, David Douillet est le premier judoka français double champion olympique. Quatre ans plus tard à Athènes, aucun tricolore ne remporte une médaille d'or, une première depuis 1984 et les Jeux olympiques de Los Angeles. C'est en 2012 à l'occasion des Jeux olympiques de Londres que Lucie Décosse offre un onzième titre olympique à la France. En effet, la française y remporte l'or dans la catégorie des moins de soixante-dix kilos.
La France est la seconde nation au palmarès olympique avec 38 médailles derrière les Japonais.
# | Sexe | Total | |||
---|---|---|---|---|---|
1 | Mixte | 11 | 6 | 22 | 39 |
DETAILS | |||||
1 | Femmes | 5 | 2 | 7 | 14 |
2 | Hommes | 6 | 4 | 15 | 25 |
Voici les onze médailles d'or françaises décrochées par dix judokas (deux médailles d'or pour David Douillet). Les Jeux olympiques de 1996 à Atlanta furent les plus prolifiques avec 3 médailles d'or.
# | Judoka(te) | Sexe | Catégorie | Jeux olympiques | Lieu |
---|---|---|---|---|---|
1 | Thierry Rey | H | - 60 kg | Jeux olympiques de 1980 | Moscou, Union soviétique |
2 | Angelo Parisi | H | - 95 kg | Jeux olympiques de 1980 | Moscou, Union soviétique |
3 | Marc Alexandre | H | - 71 kg | Jeux olympiques de 1988 | Séoul, Corée du Sud |
4 | Catherine Fleury | F | - 61 kg | Jeux olympiques de 1992 | Barcelone, Espagne |
5 | Cécile Nowak | F | - 48 kg | Jeux olympiques de 1992 | Barcelone, Espagne |
6 | Djamel Bouras | H | - 78 kg | Jeux olympiques de 1996 | Atlanta, États-Unis |
7 | Marie-Claire Restoux | F | - 52 kg | Jeux olympiques de 1996 | Atlanta, États-Unis |
8 | David Douillet | H | + 95 kg | Jeux olympiques de 1996 | Atlanta, États-Unis |
9 | Séverine Vandenhende | F | - 63 kg | Jeux olympiques de 2000 | Sydney, Australie |
10 | David Douillet (2) | H | + 100 kg | Jeux olympiques de 2000 | Sydney, Australie |
11 | Lucie Décosse | F | - 70 kg | Jeux olympiques de 2012 | Londres, Royaume-Uni |
12 | Teddy Riner | H | + 100 kg | Jeux olympiques de 2012 | Londres, Royaume-Uni |