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Les huit Kata Classique du Kodokan

- Nage no kata : la forme de projection

- Katame no kata : la forme de contrôle

- Kime no kata : la forme de décision

- Goshin-jitsu no kata : la forme moderne de la défense

- Ju no kata : la forme de la souplesse

- Itsutsu no kata : la forme des 5 principes

- Koshiki no kata : la forme antique

- Seiryoku zenyo kokumin taiiku no kata : la forme pour le développement physique (comprenant le Kime-shiki, la forme de décision à l'usage des femmes), selon le principe du meilleur usage de l'énergie.

Le Gonosen no kata, ou forme des contreprises, est un Kata développé en 1933 par le Dojo de l'Université de Waseda, introduit en France par Kawaishi Mikinosuke, (1899-1969), et ne fait pas partie des formes classiques codifiées par l'Institut du Kodokan, quel que soit son intérêt par ailleurs. Il fait cependant partie du programme pour l'obtention des Dan à la Fédération Française de Judo.

Programmes d'examens de la FFJDA

- Pour la Ceinture Noire 1er Dan : 3 premières série du Nage no kata ou 12 premières techniques du Goshin-jitsu

- Pour la CN 2ème Dan : Nage no kata complet (5 séries)

- Pour la CN 3ème Dan et 4èmes Dan : 2 katas complets parmi Kime no kata, Gonosen, Katame no kata et Goshin-jitsu.

- Pour la CN 5ème Dan : Ju no kata complet (rôle de Tori uniquement)

- Pour la CN 6ème Dan : Koshiki no kata (rôle de Tori uniquement)

                             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D'après Judo Kata, les formes classiques du Kodokan (Ed. Amphora),

Kata, transmission de l'authentique...

Le Judo olympique est-il encore conforme à l'esprit de son créateur, à la fin du siècle dernier? Même Jigoro Kano lui-même avait de son vivant tout fait pour que son Judo devienne un sport universel, ce qu'il est donné d'en voir aujourd'huiest-il le meilleur avenir qu'il ait alors pu imaginer? En réalité, le Judo est-il bien resté une voie de compréhension entre les hommes, un instrument de paix, une école où l'homme apprend à s'intégrer au monde en en découvrant et respectant les règles?

L'extraordinaire développement de la "Voie souple" à travers le monde ne vient évidemment pas d'une compréhension égale à cet engouement. On ne peut que le regretter. Mais il ne faut pas s'inquiéter outre mesure : il n'y a dégénérescence que pour ceux qui ont choisi une approche superficielle de ce qui reste, fondamentalement, un art aux ramifications infinies. Pour les autres, il n'y a qu'à gratter un peu la surface de ce qu'il leur est trop souvent donné de voir  : grâce aux Kata du Judo, tout est encore là, tout est intact et sauvé.

Le Kata reste aujourd'hui comme autrefois la source, la référence, le lien entre les générations de pratiquants qui sont anisi assurés de toujours puiser, s'ils le désirent, à l'authentique d'une Tradition. Le Kata séquence de mouvements formels où les rôles sont distribués et immuables, a, en Judo comme dans tous les arts du Budo (arts martiaux japonais),une double fonction : garder et transmettre, à la fois l'oeuvre et son esprit. Il a aussi, encore que bien moins compris, même par des pratiquants de haut niveau technique, un troisième rôle : être ce moule dans lequel l'homme commence à se couler dans une rigidité apparente pour mieux, un jour, imprégner des valeurs transmises par ce cadre contraignant, s'en affranchir et se recréer (à travers la poursuite de la pratique de techniques apparemment si semblables et pourtant si différentes...). C'est en ce sens que l'on peut dire qu'un Kata est à la fois l'énoncé d'une grammaire de base et la pratique d'une composition libre.

Les Kata existent déjà dans les vieilles écoles de Ju-jitsu bien avant que n'apparaisse le Judo tel que nous le connaissons aujourd'hui. C'était, en Budo, la manière habituielle de codifier les techniques afin qu'elles ne se perdent pas au fur et à mesure de leur transmission. Ainsi faisait-on déjà en Yoshin-ryu, en Kito-ryu et en Tenshin-shinyo-ryu (école qui se distinguait par des Kata très long), toutes écoles de Ju-jitsu étudiées par Jigoro Kana et à l'origine de son Judo*.

Autrefois, dans le système d'enseignement préconisé par Kano Shihan, on commençait par la pratique du Randori, puis on passait progressivement au Kata (la manière de redécouvrir les principes profonds d'une démarche une fois établi le premier contact avec les techniques).

Ce fut en 1908 que, pour la première fois, Jigoro Kano présenta publiquement les deux premiers Kata (Nage-no-kata et Katame-no-kata) tels qu'il les avait codifiés à l'usage de son Institut Kodokan. Ce fut au Butokukai, devant plusieurs dizaines d'experts en arts martiaux, notamment de la police, et ils furent aussitôt adoptés. Ils devinrent les Kata dits "de randori" (Randori-no-kata), afin qu'ils soient bien distingués du Kime-no-kata, forme des techniques "de décision" pour le combat réel. En 1924 deux des élèves les plus hauts gradés (ils atteignirent le 10ème Dan) du Shihan, Yamashita et Nagaoka, publièrent un premier livre sur ce sujet, présentant de nombreuses variations sur la même technique.

D'autres suivirent. La diaspora du Judo , surtout après la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), et les inévitables modifications techniques qui suivirent insensiblement aux quatre coins du monde, furent à l'origine du premier grand séminaire (10 avril 1960) qui se réunit au Kodokan de Tokyo, sous la présidence de Risei Kano, fils du fondateur, pour standardiser les Kata de Judo. D'autres suivirent également, pour quelques rectifications de détails, mais l'essentiel était fait. Quelles que soient les codifications propres retenues par les diverses Fédérations mondiales, dont tous les hauts gradés actuels sont pratiquement venus un jour étudier au Kodokan, les formes du Kodokan sont, depuis, restées inchangées. Elles sont devenues des formes "classiques", points de repères utiles, que nous présentons dans cet ouvrage.

Il faut se souvenir cependant que la valeur d'un Kata n'est pas fonction d'un détail d'interprétation mais de la réelle qualité et du degré de compréhension de son ensemble. Il faut être convaincu que les principes des Kata du Kodokan ne sont pas changés, même si, ici ou là, des modifications de détail, ou des adaptations, sont venues au cours du temps. Et que si ces principes sous-jacents sont respectés, ils continueront à assurer une progression dans l'art du Judo.

*Voir l'histoire du Ju-jitsu et du Judo dans "L'Encyclopédie des Arts Martiaux de l'Extrême-Orient" de Gabrielle et Rolant Habersetzer, aux Editions Amphora.